Comment éviter le burn-out en tant que solo-preneuse ?
On entend beaucoup parler du burn-out et c’est heureux ! En Belgique, une enquête réalisée par les Mutualités Libres révèle qu’en 5 ans, le taux de burn-out a augmenté de 66 %. L’INAMI pousse l’analyse et constate que dans 68 % des cas, les personnes en burn-out sont… Des femmes ! Et, toujours en 5 ans, les burn-outs des indépendants ont augmenté de 59 %. En France, les plus touchées sont également… Les femmes ! Bien sûr, j’entends déjà les confirmations de croyances fondées sur rien : les femmes sont plus faibles, etc. Mais NON ! Les femmes supportent la quasi-totalité de la charge mentale familiale en plus de mener à bien leur vie professionnelle… CQFD ! Qu’en est-il du burn-out chez les femmes entrepreneurs ? Quelles en sont les causes ? Comment l’éviter ? Allons voir ça !
Qu’est-ce qu’un burn-out ?
Toujours “plus” : plus de pression, plus de productivité, plus de projets, plus de charge mentale… Le burn-out, c’est l’épuisement total, l’impossibilité de fonctionner comme d’habitude. Le corps lâche et l’esprit aussi !
Quelles sont les causes du burn-out chez les entrepreneuses ?
En tant que femmes entrepreneures, la gestion d’une entreprise comporte des défis qui peuvent mener à un niveau de stress insoutenable. Analysons les facteurs qui contribuent à ce phénomène et leur impact sur la santé et le bien-être des entrepreneuses…
Le “tout faire toute seule”
Tous les entrepreneurs et toutes les entrepreneuses vous le diront, quand on se lance (et parfois tout au long de sa carrière), on fait tout seul.e ! Comptable, informaticienne, assistante, community manager, rédactrice en chef et technicienne en plus du cœur du métier sont quelques-unes des casquettes des entrepreneuses. En plus de la créativité, du renouvellement, de la remise en question, des doutes, des nuits blanches, etc. Le plus souvent, toute la charge de l’entreprise, aussi petite soit elle, repose sur les épaules de l’entrepreneuse. Le côté “multi-tâches” de l’entrepreneuriat est, sans conteste, un facteur du burn-out.
Le degré d’exigence à tous les niveaux
Les injonctions sur les femmes sont multiples ! Si elles ont des enfants et qu’elles veulent aussi une carrière, elles sont mal jugées. Si elles ne veulent pas d’enfants et qu’elles se consacrent à leurs carrières, elles sont mal vues. Si elles veulent des enfants et ne pas travailler, elles sont jugées aussi… Bref, il n’y a pas d’issues pour les femmes !
En plus des injonctions de la société, il y a le niveau d’exigence qu’elles s’infligent à elles-mêmes. Toutes les solo-preneuses que j’ai rencontrées en consultation ont ces points communs : perfectionnisme, sentiment d’imposture et exigence élevée !
Le manque de soutien
Ce facteur est lié aux deux précédents. Lorsqu’on fait tout seule et qu’on fait face à un niveau d’exigence élevé, on manque souvent de soutien. Le gros avantage du travail en équipe est qu’on a des personnes avec qui échanger, réfléchir et agir. C’est rarement le cas chez les solo-preneuses !
Comment prévenir le burn-out quand on est à son compte ?
Prendre de bonnes habitudes dès le début est la clé pour éviter le burn-out lorsqu’on est indépendante. Dans cet esprit, voici quelques conseils pour prévenir le surmenage et maintenir un équilibre sain entre vie professionnelle et personnelle.
- Prévoir des moments OFF dans l’agenda
Je sais, je sais… Au début, on n’imagine pas une seule seconde faire autre chose que TRAVAILLER ! Je vous fais une confidence : ça ne s’arrête jamais ! Dès le départ, installez des moments OFF et de préférence pas des moments que vous passerez à gérer la famille ou les tâches incombant au quotidien (lessives, ménage, etc.). Prévoyez des moments où vous ne ferez QUE ce qui vous fait plaisir et vous verrez… Les idées arrivent souvent dans ces moments-là !
- S’épanouir en tant qu’auto-entrepreneuse
Je vous en ai souvent parlé, mais il est essentiel de faire le point régulièrement afin de vérifier si vous êtes bien en accord et alignée avec vos valeurs pro. Le désalignement mène tout droit au burn-out. Je vous mets un lien en fin d’article pour faire le point sur vos valeurs.
- S’entourer quand c’est nécessaire
La solitude liée à l’entrepreneuriat est un facteur facilitant le burn-out. Au début, ce n’est pas toujours facile de déléguer, de s’entourer et de ne pas tout faire seule. En réalité, c’est souvent pour des raisons financières. Alors, dès que c’est possible, entourez-vous et déléguez. Il y a une règle simple dans l’entrepreneuriat : si tu galères, délègue !
- Partager, parler, échanger…
Avec des personnes dans le même métier ou pas, mais trouvez des gens qui comprennent ce qu’est l’entrepreneuriat parce qu’ils ou elles le vivent. Bien sûr, les amis et amies en général sont précieux aussi, mais échanger avec quelqu’un qui comprend exactement vos problématiques est salvateur.
- Faire des pauses… des vraies !
En plus des moments OFF réguliers, faites des breaks. Le 100 % break est difficile, parce que d’une façon ou d’une autre, votre cerveau sera toujours en veille par rapport à votre activité. C’est ok, il faut l’accepter. Mais avoir le cerveau en veille allongée sur un transat, c’est plus reposant que d’être accrochée à son bureau. Et comme je vous le disais : les meilleures idées arrivent souvent quand on a les doigts de pieds en éventail…
Comment se remettre du burn-out en tant qu’entrepreneur ?
Quand l’arrêt total est impossible, je recommande l’arrêt partiel. Il est possible de deux façons : faire une pause totale (forcément moins longue qu’en tant qu’employée) ou diminuer son temps de travail pendant quelques semaines. Faire des choix stratégiques pour le long terme est essentiel quand on se lance dans l’aventure entrepreneuriale. L’un des principaux choix stratégiques à faire est le suivant : il faut ménager sa monture pour aller loin.
Il est impératif de se faire accompagner pour se sortit de l’état d’épuisement. Cet accompagnement comporte plusieurs phases : le repos, les apprentissages, la mise en place de nouvelles habitudes et le redémarrage.
Le burn-out est aussi l’occasion de faire les apprentissages nécessaires pour ne plus retomber dans l’entrepreneuriat toxique. Si vous ne le faites pas, vous en paierez le prix d’une façon ou d’une autre.
Il est aussi parfois nécessaire de repenser son business model, de réorganiser sa façon de travailler et de se recentrer. Le burn-out, c’est aussi l’occasion de renaître !
J’espère que cet article vous a été utile et qu’il vous a fourni des informations précieuses pour prévenir le burn-out en tant qu’entrepreneuse. N’oubliez pas que prendre soin de votre bien-être est essentiel pour mener à bien votre entreprise avec succès !
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